Teilhet. Une vache tuée par des vautours ?

Émotion hier à Teilhet où l'on s'interroge autour du cadavre d'une vache. L'animal a été retrouvé mort, couvert de vautours. Ils étaient près de 150 ! On ne sait s'ils sont ou non responsables de son décès.

Il est midi chez les Sonac, ferme de Lescure à Teilhet. Hier, dans le ciel, un vol de rapaces tournoie, ne cesse de s'agrandir, dans sa ronde incessante. Jean-Michel, qui exploite la ferme familiale, observe ce curieux rassemblement. «J'en comptais au moins 150, je les ai bien observés, ils étaient très grands !» En même temps, on s'aperçoit qu'il manque une vache dans le troupeau, redescendu du «Pléniès», cette hauteur en pâturages et en bois qui domine le hameau de Lescure. Et la vache qui manque est pleine, sur le point de mettre bas. Jean-Michel grimpe sur son tracteur et file vers le sommet de la colline.
Entre-temps, le vol de rapaces n'a fait que s'étoffer. Cent cinquante volatiles, oui, ils y sont deux cents peut-être ! Des vautours ? Exact ! «Lorsque je suis arrivé sur le haut, il y en avait en pagaille, des vautours, très distincts, dont certains étaient bagués avec une marque jaune.» Et sous cette mêlée de rapaces qui ont éparpillé des plumes à tous les vents, voilà la vache : morte. Jean-Michel fait fuir les oiseaux, qui restent toutefois en vigie en altitude, espérant reprendre leur repas dès que l'homme, qu'ils craignent beaucoup, aura tourné les talons.
La bête est bien décédée. Elle n'a pu mettre bas. Les pattes d'un veau dépassent de la carcasse déjà entamée par les charognards. Nuage de mouches. Le corps est déjà en décomposition, à cause de la chaleur. La vache - une laitière - était-elle morte avant l'arrivée des vautours, est-ce le vêlage qui lui a été fatal ? On n'en sait rien. C'est en tout cas le constat que font les agents de l'office national de la chasse et de la faune sauvage appelés sur les lieux. Une vache morte, portant deux veaux, des plumes partout, des traces de griffures sur le cuir, et des vautours, très distincts qui tournent au-dessus du cadavre, à bonne hauteur, avec patience, attendant une heure meilleure.

Esprits à vif en Ariège autour des vautours
Les marques jaunes repérées sur les oiseaux laissent penser qu'ils ont été bagués en Espagne, dont les sommets ne sont qu'à quelques coups d'ailes pour ces grands oiseaux. Ce sont de toute façon des charognards, toujours en quête d'une bonne affaire.
L'enquête est ouverte. On ne peut pas en dire plus pour l'instant. On sait que les esprits sont à vifs autour de ces géants des airs, que l'on accuse de s'en prendre aux bêtes vivantes. Des attaques ont été dénoncées ces derniers mois en Ariège même. En mai, du côté de Saint-Girons, où un veau a été dépecé par des vautours. Près de Pamiers encore, en mai dernier, à Saint-Bauzeil, où des soupçons d'attaque traînent sur des veaux. Les enquêtes sont ouvertes.
En l'espèce, à Teilhet, il est trop tôt pour conclure quoi que ce soit. Restent simplement les membres de la famille Sonac, qui ont perdu une vache et deux veaux. Perte sèche. Et qui espèrent que ces vautours n'y sont pas pour quelque chose, au risque de voir l'événement se reproduire !

J.-Ph.C

source : La dépêche du Midi